LÖS GATILLOS c’est Monney B, Pierre Omer et Fred Raspail, trois figures respectées et inspirées, qui ont tricoté séparément des choses formidables aux rayons blues, chanson, swing ou rock’n’roll.

Leur addition épate, dans un registre neuf et familier à la fois, aux grooves d’hier et aux sons d’aujourd’hui, aux mélodies adhésives et aux mots affutés. Après quelques jours de résidence au Groove, ils nous présentent leur nouvel EP « Emilie »

En première partie, The Long John Brothers viennent défendre leur nouvel album « Often Astray ». Le quatuor le plus kentuckien du coin déploiera ses choeurs et ses cordes (banjo, dobro, mandoline, guitare, contrebasse) pour distiller son irresistible bluegrass.

LÖS GATILLOS

D’habitude, l’addition ne marche pas. Mettez trois individualités balèzes dans le même groupe, et patatras ! Sur le papier, ça le faisait. En vrai, point du tout. L’histoire du rock grouille d’exemples d’associations décevantes. Les Gatillos font mentir les statistiques. Et chavirer nos oreilles. Et saigner nos cœurs. Voilà donc Monney B, Pierre Omer et Fred Raspail, trois figures respectées et inspirées, qui ont tricoté séparément des choses formidables aux rayons blues, chanson, swing ou rock’n’roll. Leur addition épate. Entre twists électro et rengaines brechtiennes, balades moites et rocks crépusculaires, leur deuxième album passe un nouveau cap. Le son s’est enrichi, l’inspiration s’est étoffée. C’est kaléidoscopique et cinématographique, drôle et dansant. C’est ce qu’il nous faut. Au fait, les Gatillos ne signifie pas les petits chats – c’est de vieux matous mal léchés dont on parle -, mais les Gâchettes. Et la poudre, ces trois-là savent la faire parler.

Bernard Monney est un fin connaisseur du blues du delta. Avec son groupe « Hell’s Kitchen » cela fait vingt ans qu’il remet au goût du jour cette musique profonde et envoûtante aux aspérités expressives, puisant aux sources de ce folklore bâtard pour en restituer l’esprit primitif mais avec des sonorités contemporaines.
Pierre Omer a, de son côté, notamment, longtemps joué de la guitare et de l’accordéon au seing des « Dead Brothers », sorte de fanfare funéraire constituée de tubas, de banjo, de percussions et de bonimenteurs, au service d’un répertoire cherchant les « racines européennes du blues » selon leurs propres termes.
Quant à Fred Raspail, il a développé en loup solitaire, un répertoire de « dirty folk », une batterie de fortune aux pieds, une guitare à la main et chantant dans un micro toujours saturé des rengaines d’un folklore rêvé ou réinventé entre les états du sud, les faubourgs parisiens et le cabaret berlinois.

The Long John Brothers

Après le bon accueil réservé à « Lost Forty-Niners » en 2019, the Long John Brothers reviennent avec « Often Astray », deuxième album toujours dans un registre Bluegrass-Americana, avec une approche mélodique empruntant beaucoup à la folk et lorgnant même du côté de la pop. The Long John Brothers ont pris un peu de bouteille, dans cette musique techniquement exigeante, notamment grâce aux nombreux concerts qui ont suivis le premier album, les amenant, entre autres, à deux reprises sur la grande scène du très respecté Bluegrass in la Roche festival ou encore au Zermatt Unplugged pour des prestations qui ont marqué les esprits. A côté de ça, ce sont des dizaines de scènes de toutes tailles qui ont été écumées, dans toute la Suisse et en France, sauf, bien entendu, quand la pandémie en décidait autrement. La formation du groupe n’a pas changé : Sylvain Demierre – guitare et chant, Jean-Michel Pache – Mandoline et chant, Olivier Uldry – Banjo, dobro et chœurs et Sylvain Merminod – contrebasse et chœurs. Leur nouvel album « Often Astray », dont on doit la flamboyante pochette à l’artiste graphique genevois Mathieu Epiney, est à écouter intégralement via le lien ci-dessous :